Jour 10 – 24 janvier
Connaissez-vous ‘Rendez-vous en terre inconnue’ ? Nous avons eu la chance de vivre une expérience similaire dans une famille du peuple de Karen.
Réveil à 5h, Mathide et moi décollons à 6h30 de la gare de bus de Sukhothai pour une arrivée à 11h45 à Chiang Mai. Cette dernière est une grande ville du nord de la Thaïlande et est une plaque tournante pour les transport. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler plus tard dans mon périple.
On retrouve Flavie, partie la veille avec Medhi et Margaux. Après un repas sur un stand de rue, on repart tous les trois pour 4h de bus vers le village du peuple de Karen.
Vers 19h30, nous rencontrons notre guide : Piak. Nous ne furent pas déçus. Il arriva en vêtements traditionnels et tongs, et salua toutes les personnes aux alentours.
Après notre discussion sur les deux jours qui arrivent, nous comprenons qu’il y a eu un quiproquo. Nous pensions dormir chez lui ce soir, alors qu’il avait prévu qu’on dorme en auberge. Or nous n’avons aucune auberge de réservée et il est pratiquement 21h.
Sans broncher, il régla le problème avec une aisance formidable. Il appela sa femme pour qu’elle nous prépare à manger et un lit, et il trouva un chauffeur pour nous emmener jusqu’à son domicile. Tout ça en moins de 5 minutes, ça promet.
Après 20 minutes de route, nous arrivons de nuit dans leur village. Nous ne voyons pas grand chose autour de nous, mais la découverte du lieu se fera au petit matin.
Sa femme et ses deux filles nous attendent dans leur cabane en bois. Elles ne parlent pas anglais, mais nous nous comprenons très vite. Sa femme, Phon, nous a préparé du riz frit accompagné de petits légumes, le tout cuit au feu de bois.

Photo prise le matin au réveil
Piak nous raconte alors que sa tribu a choisi de vivre ainsi, de façon simple et traditionnelle, alors qu’il pourrait choisir la facilité et le confort de la ville. Chaque jour est un combat car le peuple étant auto-suffisant, ils n’ont pas de rentrée d’argent, mais le gouvernement les taxe quand même.
D’après Piak, la société Thai fait tout pour qu’ils rentrent dans le moule, en les obligeant à travailler dans les usines pour pouvoir payer leurs taxes, ou encore en éduquant leurs enfants à vivre en société à l’école.
Très cultivé et étant le seul de sa tribu à parler anglais, Piak se bat aujourd’hui pour apprendre aux personnes de son peuple à vendre leurs productions dans la ville la plus proche, afin de créer une situation durable et stable. Il prône la production biologique et respectueuse de l’environnement vers les marchés aux alentours.
Après cette discussion très intéressante et enrichissante, nous allons nous coucher, impatients de découvrir cette culture par nos propres yeux.
Jour 11 – 25 Janvier
Même si les températures peuvent atteindre les 35°C à l’ombre la journée, certaines nuits peuvent être très froides. C’est pour cette raison que nous avons décidé de dormir tous les trois dans le même lit King Size. Le matelas était très fin, mais de ce que nous avons déjà vu, cela passe pour un vrai confort ici. On avait même une moustiquaire trouée, le luxe !
On se lève vers 7h30, et nous découvrons enfin le village aux alentours.
Voici la maison de Piak et Phon (La partie en bois est la pièce à vivre principale et est inspirée des maisons traditionnelles Karen, et la maison en parpaing est obligatoire pour avoir une adresse vis à vis du gouvernement).
Et voici le village aux alentours.
Après un bon petit déjeuner à base de riz, une question se pose pour nos besoins naturels : où sont les toilettes ? Est-ce des vraies toilettes ? une bassine ? ou des toilettes sauvages ?
Et bien nous ne furent pas déçus. C’est un mélange de tout ça.

Et c’est aussi l’endroit où nous nous douchons! Les sceaux noirs était remplis d’eau de sources voisines et à l’aide de soucoupes, nous utilisions l’eau pour créer une chasse ou nous la renversions sur notre corps pour prendre notre douche. Les premières fois, on est assez hésitants, puis on s’y fait ! Après tout, ils vivent comme ça tous les jours.
Avant de partit en trek, Piak nous demanda de l’aider à étaler ses grains de café pour les faire sécher. Le café date de la récolte de novembre et il le fait sécher pour le revendre en ville plus tard.
Flavie qui étale les grains de café
Vers 9h30, nous partons pour découvrir un autre village de Karen qui se trouve plus bas sur la montagne.
Peu après le départ, il nous explique que certaines personnes ont d’énormes stockages de riz noirs. Ces personnes travaillent le riz et le revendent. Elles sont considérées comme riches dans le village.
Les Karen sont très débrouillards et très manuels. Ils construisent la plupart des objets dont ils ont besoin eux-mêmes. Regardez la curiosité que j’ai trouvé près d’une maison !

Après quelques dizaines minutes de marche, nous sortons des chemins battus pour rentrer dans une plantation de café. De nombreuses techniques de récolte nous sont alors expliquées et nous avons même la chance de goûter une graine.
Puis notre chemin nous mène à une rizière, qui est récoltée depuis octobre et bien asséchée par la saison chaude.
Une heure et demie de marche plus tard, nous arrivons au village où nous sommes accueillis dans une hutte par un amuse-bouche : du riz collant à la banane.
Les Karen sont très généreux, et ils savent recevoir. Les invités sont toujours servis en premiers et ils attendent que nous ayons fini de manger pour commencer à se servir à leurs tours.
Mais leur générosité nous a parfois joué des tours, comme cette fois-ci où ils nous ont tendu un énorme cigare fait main à base d’écorce. Par politesse, nous devions l’essayer et c’est ce que nous avons fait !

Dans une autre maison, Phon nous attendais avec une soupe de citrouille et un poisson cuit à la perfection. C’était un vrai délice.
Après un petit repos dans la hutte, nous repartons à la découverte de ce peuple formidable.

Une des choses qui nous a le plus étonné est l’église au centre du village. Et oui, même un petit peuple perdu au milieu de la jungle peut-être catholique. Autrefois, les peuple de Karen croyait aux esprits des animaux, jusqu’au jour où des missionnaires sont à leurs rencontres. Aujourd’hui, les deux croyances sont présentes.
Par exemple, une personne du village est morte durant notre séjour. Piak nous as expliqué qu’il allaient faire la cérémonie catholique, mais qu’il brûleraient également la maison pour laisser l’esprit partir en paix.

Après être rentrés chez Piak et Phon, nous sautons dans la beine du 4×4 pour rejoindre un village qui se trouve à 40 minutes d’ici.

Et on s’arrête sur quelques points de vue pour prendre des photos.
Arrivé là-bas, nous nous retrouvons face à un problème lié à la barrière de la langue : Piak voulait nous faire dormir ici, mais nous n’avons prévu aucune affaire pour dormir. Avec Flavie cela ne nous dérange pas trop, mais Mathilde veut rentrer car elle ne veut pas dormir sans certaines de ses affaires.
C’est pas grave, on s’adapte et on rentrera chez Piak après avoir pris le diner ici.
Encore une fois, nous ne furent pas reçus qu’avec de la nourriture. L’hôte avait prévu une bouteille de 75cl d’alcool de riz fait maison. Et la tradition voulait qu’on boive un verre chacun jusqu’à que la bouteille soit finie ! Pour nous trois, la dernière gorgée fut difficile.
Dans le respect de nos hôtes, nous n’avons pas pris de photos, mais je vous laisse imaginer la scène. Les quelques bananes qui arrivèrent juste après furent très bien accueillies par notre groupe, on en avait besoin après ce que l’on venait de boire !
Dans une seconde maison, nous avons eu la chance de rencontrer la chef du village, dont l’âge approche les 90 ans. Il gardait et éduquait ses 9 petits enfants dans une pièce à vivre d’environ 10 m².
Pour la nuit, nous rentrons à notre auberge où nous préparons à manger car Phon s’est coupée avec un couteau. Mathilde étant infirmière, elle a nettoyé et pansé la plaie avant d’aller se coucher.
Voici déjà un bel article, je vous raconterai la suite dans une prochaine publication !
Sur ce, je vous laisse avec quelques photos prises par Mathilde, la photographe du groupe !
Piak, notre guide
Piak
Rita, une de ses filles
Rita
Rita, Mathilde et Theresa
Phon, la femme de Piak








Bonjour Aymeric,
Une grand merci pour ce texte et ces photos magnifiques. Vous avez vécu une aventure magnifique pendant ces deux jours. Vos sourires en disent long….. Bonne continuation à toi peut-etre croiseras tu à nouveau Flavie lors de ton périple. En tout cas profites en bien.
Je ne manquerais pas de regarder ton blog régulièrement
Laure YEDRA (maman de Flavie)
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Bonjour Laure,
Merci d’avoir pris le temps de laisser un message, ça fait toujours plaisir d’avoir un retour positif ! Oui on se recroisera dans quelques jours sur Chiang Mai, et j’espère que l’on pourra rester en contact après.
Aymeric
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Reportage très intéressant…Découverte d’un autre monde naturel et accueillant dans un paysage magnifique ! Merci pour cette évasion de la grisaille hivernale !
Christine Fruchard (grand-mère de Flavie)
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Merci, ça me fait plaisir de savoir que mes articles plaisent ! Je ferais tout mon possible pour prolonger l’évasion.
Aymeric
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Un grand bravo à Mathilde pour ses photos: ses portraits sont magnifiques.
Et c’est bien agréable de constater que certains proches de tes compagnons de voyage suivent
aussi tes aventures (bonjour à tous et à toutes!).
Je crains fort (et Maman aussi surtout…) que le virus des voyages dans de lointaines contrées t’ai définitivement atteint…
Mais c’est pas grave; du moment que tu vas bien et que tu profites à fond de chaque instant de la vie, c’est tout ce qui compte, avant tout pour toi, et aussi pour nous.
Je t’embrasse très fort.
Papa
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Merci de sa part, je lui passerai le message !
Cela fait longtemps que je veux partir et vous le savez, c’est juste l’aboutissement d’un rêve !
Oui tout va bien, et je profites autant que je le peux !
Bisous!
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